COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Jeudi 17 février 2021
Le dépôt par le gouvernement d’un amendement de dernière minute visant à permettre de voter par anticipation pour l’élection présidentielle sur une machine à voter et dans une autre commune que la sienne est venu compléter la liste déjà longue des improvisations du pouvoir qui abiment la confiance des citoyens dans nos institutions.
Cette initiative concentrait dès son origine tous les travers possibles : aucune concertation préalable avec les partis politiques, ni avec les maires sur lesquels auraient pourtant reposé la responsabilité de mettre en œuvre cette mesure. Aucune indication également sur le nombre de villes concernées et le maillage territorial retenu, aucune garantie sur la sécurisation technique du dispositif, aucune évaluation sur la prise en charge financière de ces machines à voter.
Autant d’éléments qui permettent de douter de la sincérité du Gouvernement. D’autant que jusqu’à présent, il s’est surtout illustré par son conservatisme, refusant systématiquement toutes les propositions d’adaptation de nos modalités de vote formulées par le groupe Socialiste, Ecologiste et Républicain :
Modernisation du système des parrainages pour l’ouvrir aux citoyens, publication de la liste des principaux donateurs, mise en place du vote par correspondance, organisation du scrutin sur trois jours dans les communes de plus de 3 500 habitants. Le Gouvernement, avec la complicité de la droite du Sénat, s’est à chaque fois opposé à ces évolutions.
Pour Éric KERROUCHE, chef de file socialiste sur le texte : « l’amendement du Gouvernement sur le vote anticipé, parce qu’il n’avait manifestement pas vocation à aboutir, n’avait d’autre objectif pour le gouvernement que de se donner un vernis de modernité. »
Les Français·e·s retiendront de cette séquence inopportune le sentiment d’un tripatouillage politique, quand bien même l’intention n’aurait pas été celle-là. Dans la phase démocratique que nous traversons, ce faux pas n’avait pas lieu d’être.