Le cahier des charges de lâagriculture biologique pourrait accepter, Ă terme, la culture de fruits et lĂ©gumes sous serres chauffĂ©es. Câest une aberration Ă©cologique et la mise en danger de toute une filiĂšre par le discrĂ©dit que jetterait une telle dĂ©cision sur un label reconnu par les consommateurs et consommatrices.
Jâai donc demandĂ© Ă Didier Guillaume, ministre de lâagriculture et de lâalimentation, de se prononcer pour lâinterdiction des serres chauffĂ©es en agriculture biologique.
Les citoyennes et citoyens peuvent Ă©galement se mobiliser grĂące Ă la pĂ©tition mise en ligne par la fĂ©dĂ©ration nationale de lâagriculture biologique : Pas de tomate bio en hiver : non aux serres chauffĂ©es !
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Voici le texte de ma question écrite :
Interdiction des serres chauffées en agriculture biologique
Mme Michelle MEUNIER demande Ă M. le ministre de lâagriculture et de lâalimentation de lutter contre lâindustrialisation de lâagriculture biologique (AB) en interdisant, dans le cahier des charges AB, les cultures sous serres chauffĂ©es (en dehors de la production de plants et du maintien hors gel).
Les fruits et les lĂ©gumes cultivĂ©s sous le modĂšle de lâagriculture biologique connaissent lâengouement des consommateurs, qui trouvent ainsi dans leur assiette la garantie du respect de leurs valeurs Ă©cologiques, Ă©conomiques et sociĂ©tales.
Cette croissance du marchĂ© conduit aujourdâhui lâagriculture biologique Ă une dĂ©rive industrialisĂ©e de son modĂšle de production : certains maraichers produisent toute lâannĂ©e des tomates et concombres biologiques sous des serres chauffĂ©es.
Ă ce jour, le cahier des charges AB exige le respect des cycles naturels et une utilisation raisonnĂ©e de l’Ă©nergie consommĂ©e ; il est donc incompatible avec le chauffage des serres (en dehors de la production de plants et du maintien hors gel).
Il est essentiel pour lâagriculture biologique de conserver ce respect des saisons, indissociable du caractĂšre naturel de ce mode de production pour lequel des paysannes et les paysans se sont investi depuis plusieurs dĂ©cennies et que nos concitoyennes et concitoyens appellent de leurs vĆux.
La culture sous serres chauffĂ©es a pour consĂ©quences la baisse de la biodiversitĂ© (succession de monoculture ou biculture), lâappauvrissement des sols et des Ă©missions de gaz Ă effet de serre multipliĂ©es par vingt en comparaison avec les serres classiques (ADEME).
En Loire-Atlantique, on estime que dix à quinze pourcent du gaz naturel livré par GRT est consommé par des serres pour fournir hors saison des légumes que le soleil pourrait faire pousser à la saison estivale. Cette pratique est une aberration.
Si le ministre a dĂ©jĂ eu lâoccasion de sâexprimer sur le sujet en Ă©voquant notamment des solutions de chauffage Ă lâaide dâĂ©nergies renouvelables, il est important de souligner quâil sâagit lĂ encore dâune aberration Ă©cologique au regard des matĂ©riaux rares composant ces Ă©quipements dispensables.
Ă chaque saison sa production, câest ce que mettent en pratique les 8 500 exploitations bio en France, ce que transforment les cheffes et cuisiniers de restauration scolaire et ce que souhaitent les consommateurs et les consommatrices.
Ainsi Ă lâapproche du prochain ComitĂ© national de lâagriculture biologique qui se tiendra le 11 juillet prochain, elle lui demande Ă monsieur le ministre de lâagriculture et de lâalimentation de prendre position contre les serres chauffĂ©es et mettre un terme Ă ce statu quo qui risque de jeter le discrĂ©dit sur toute une filiĂšre Ă©conomique mature.