Hier au cours du débat du projet de loi bioéthique, nous avons étudié le cadre des recherches portant sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires.
Voici ce qu’il en est :
– Le cadre actuel de recherche sur les embryons est maintenu : il est nécessaire aux équipes scientifiques d’obtenir une autorisation préalable de l’Agence de biomédecine pour des recherches sur les embryons. Le maintien de critères stricts est assuré : pertinence scientifique du projet de recherche, finalité médicale, recherche non réalisable sans le recours à ces embryons. Les principes éthiques qui régissent la recherche sur les embryons et cellules souches sont rappelés, notamment l’interdiction du clonage pour la constitution des embryons.
– Pour les cellules souches embryonnaires humaines, un nouveau régime de recherche soumis à déclaration préalable est institué.
Nous avons donc décidé d’acter la différence de nature entre embryons et cellules souches.
En parallèle, les débats ont porté sur une disposition visant à renforcer les recherches sur l’infertilité, partant du postulat qu’une meilleure connaissance de l’infertilité et de ses causes pourrait éviter le recours accru à l’assistance médicale à la procréation.
J’ai ainsi apporté mon soutien à un amendement déposé par des collègues du groupe communiste visant à développer la recherche sur l’infertilité liée aux problématiques environnementales : perturbateurs endocriniens, ondes électromagnétiques.
Dans mon intervention, j’ai évoqué l’inquiétude croissante de la population tant face à l’infertilité pouvant être fondée sur ces causes que sur certaines conséquences sanitaires majeures : en Loire-Atlantique, les « bébés nés sans bras » ou les nombreux cas localisés de cancers pédiatriques souffrent de méconnaissance scientifique.
J’ai rappelé que « la recherche scientifique publique ne parvient pas à lever les doutes de la population : certains facteurs sont étudiés isolément, sans établir de causalité. Les familles concernées souhaitent que la puissance sanitaire publique approfondisse ses investigations, en s’intéressant à l’effet cocktail, multifactoriel. Dans ce flou, les boucs émissaires sont vite trouvés (activités industrielles passées, pesticides…) sans établir de preuve : nous ne pouvons pas nous satisfaire de cette situation nébuleuse. Les élu·e·s des communes sont aussi bien désemparés. »
J’ai défendu le développement de la recherche sur les embryons en lien avec l’infertilité due aux perturbateurs endocriniens ou aux ondes électromagnétiques.
Selon moi, il y a un risque de « confier au marché le diagnostic sanitaire de notre population ».
L’amendement n’a pas été adopté, de peu, ce que je regrette, mais je maintiens mon attention à ce sujet, dans la lignée de ma question écrite posée au gouvernement au sujet des cancers pédiatriques de Sainte-Pazanne.
Photo : Human oocyte with Zona pellucida, in vitro fertilization (IVF) and assisted reproductive technology (ART) with ZEISS Axio Vert.A1 and PlasDIC contrasting method, CC-by-sa par Zeiss.