L’association féministe L’Assemblée des Femmes, présidée par ma collègue Laurence Rossignol, sénatrice de l’Oise, vient de mettre à disposition un guide pour lutter contre les violences intrafamiliales. Ce document vise à faire le point sur les ressources d’aide aux victimes, afin de les accompagner à distance dans leur mise en sécurité et celle de leurs enfants ; il s’adresse également aux voisin·e·s et aux témoins des violences.
Aujourd’hui, près de 200 000 femmes sont contraintes, comme leurs enfants, de vivre avec l’auteur des violences.
Les chiffres dont on dispose pour le moment parlent d’eux-mêmes. Lors de la première semaine de confinement, les violences conjugales ont augmenté de 32 % en zone gendarmerie et 36% en zone police. Le huis clos imposé par la pandémie de Covid-19 rend la question des violences intrafamiliales particulièrement sensible.
Le gouvernement a mis en place des mesures supplémentaires au 3919 et au site arretonslesviolences.gouv.fr, comme le 114, numéro d’urgence destiné aux sourd·e·s et malentendant·e·s qui est maintenant accessible aux personnes victimes de violences au sein de leur famille en cette période de confinement. Ainsi que la possibilité pour les femmes d’aller demander de l’aide en pharmacie. En prononçant « Masque19 » les pharmacien·ne·s ont la possibilité de prévenir les forces de l’ordre. Cette procédure devrait être précisée sous peu.
Enfin, un million d’euros va être distribué aux associations et 20 000 nuitées d’hôtel seront autorisées pour éloigner les victimes ou les conjoints coupables de ces violences. Je m’en félicite.
Localement, les associations engagées sur le terrain de la lutte contre les violences faites aux femmes comme Solidarité FemmeS Loire-Atlantique, sont inquiètes. L’avocate Anne Bouillon également.
Elles redoutent que la fin de cette période qui, pour certaines s’avère être de l’ordre de la réclusion plus que du confinement, ne débouche sur un afflux de demandes et de besoins urgents de la part de femmes pour lesquelles les situations se seront tendues à l’extrême.
Il est important que le gouvernement prenne d’ores et déjà les mesures financières nécessaires au soutien de ces structures afin qu’elles puissent mener à bien les missions pour lesquelles elles œuvrent avec le plus grand dévouement avec des moyens bien trop restreints.
Rappelons qu’en cette période de crise sanitaire, les consignes de confinement strictes doivent être respectées. Pour autant dès lors qu’il s’agit de devoir échapper à son tortionnaire ou à son bourreau auprès duquel l’on sent sa vie menacée, la consigne demeure la préservation de sa vie et donc inexorablement la fuite.
Télécharger le guide édité par l’Assemblée des femmes :
Voir également la tribune que j’ai signée sur ce sujet : Coronavirus et confinement : femmes et enfants en danger