COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Jeudi 23 avril 2020
Par esprit de responsabilité, le groupe socialiste vote un deuxième budget rectificatif plus sincère mais toujours pas assez solidaire
Les sénatrices et sénateurs socialistes et républicains ont choisi, compte tenu de la situation exceptionnelle, de voter pour ce deuxième projet de loi de finances rectificatif malgré des manques importants. Ils notent cependant que le scénario économique sur lequel se base le gouvernement est bien plus crédible.
Ils ont défendu en séance publique de nombreuses améliorations au texte.
Pour le groupe socialiste, la priorité doit être la solidarité durant cette crise. Il s’agit de protéger les plus fragiles, de donner corps à la solidarité nationale, et de proposer des mesures équitables, dans la traversée de cette crise sans précédent.
Pour cela, ils ont proposé notamment la création de plusieurs dispositifs d’urgence, notamment pour une expérimentation massive du revenu de base dans tous les départements qui le souhaitent, une aide exceptionnelle aux associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion ou encore des mesures d’urgence sociale exceptionnelle en faveur des étudiants précaires.
Pour le groupe socialiste, il est également absolument indispensable de mieux soutenir certains secteurs très menacés. C’est pourquoi il a notamment défendu des mesures de soutien au monde culturel dans sa diversité, en particulier au spectacle vivant très durement touché mais aussi à l’édition et aux librairies. Le soutien à nos agriculteurs a aussi fait l’objet de plusieurs propositions fortes tout comme les secteurs de l’industrie touristique. La nationalisation des entreprises stratégiques, en particulier de Luxfer et Famar, a été proposée et rejetée par un gouvernement plus à l’aise dans les effets d’annonce que dans l’action publique concrète.
En séance, les sénateurs socialistes ont enfin interpelé le gouvernement sur le volet recette du projet de loi. En effet, il s’agit de poser la question de la répartition de la charge financière de cette crise. En finançant ce PLFR uniquement pas la dette et le déficit, le gouvernement fait le choix de faire payer plus tard les plus fragiles. Claude Raynal, chef de file sur le texte a souligné ce manque et ce risque : « Curieusement, rien sur la solidarité nationale nécessaire, rien sur la participation et l’effort des entreprises, une fois l’activité redémarrée, rien sur la participation des plus fortunés d’entre nous, rien sur la contribution du capital à la restauration de nos comptes. » C’est cela la justice fiscale pour le gouvernement.
Le groupe a également demandé l’inscription des dépenses sociales et sanitaires au budget général et non au budget de la Sécurité Sociale : la santé d’aujourd’hui ne doit pas se traduire par un affaiblissement de la santé de demain et les engagements financiers d’aujourd’hui ne doivent pas signifier des coupes budgétaires dès demain