COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Lundi 8 juin 2020
Crise du COVID-19 : les sénateur·trice·s socialistes réclament un plan de relance pour l’agriculture afin de préserver la compétitivité de la Ferme France et préparer l’avenir
Dans le cadre de la cellule « Agriculture et alimentation » de la commission des affaires économiques du Sénat, Franck Montaugé – sénateur du Gers – a coprésenté le 4 juin 2020, un rapport tirant un bilan de l’impact de la crise du COVID-19 sur la filière alimentaire et agroalimentaire.
L’un des enseignements majeurs de ce rapport est que si la Ferme France a fait preuve d’une relative solidité durant cette crise, il ne faudrait pas en conclure qu’elle n’a pas été impactée : filières saisonnières très touchées, baisse des cours des matières premières, amputation des débouchés avec la fermeture de la restauration collective ou encore difficulté à trouver de la main d’œuvre saisonnière. A ce titre, elle doit bénéficier, comme d’autres secteurs, d’un plan de relance spécifique.
L’agriculture est en effet un secteur stratégique essentiel pour notre pays. La majorité de nos partenaires l’ont bien compris avec des plans de relances massifs : 16 Mds d’euros aux Etats-Unis, 4,7 Mds€ au Japon, 1 Md € en Pologne ou encore 650 M€ aux Pays-Bas… La réponse de l’Union européenne n’est, elle, pas à la hauteur des enjeux avec seulement 80 M€ débloqués, soit un peu moins de 8€ par exploitation.
Franck Montaugé, au nom de l’ensemble du groupe socialiste et républicain, demande donc au Gouvernement la mise en œuvre rapide d’un plan de relance spécifique – à hauteur de 1 milliard € a minima – pour notre filière agricole et agroalimentaire afin de préserver la compétitivité de nos exploitations.
Ce plan devra se traduire notamment par la création d’un mécanisme de compensation des pertes de production pour les filières les plus touchées, des aides au stockage et à la distillation ainsi que des exonérations importantes de charges sociales pour les plus touchés.
L’ampleur de la crise sanitaire actuelle et son caractère inédit ont également mis en exergue les faiblesses de souveraineté alimentaire de notre modèle actuel. Ce plan devra donc également préparer l’avenir en s’attachant à relocaliser certaines de nos productions pour renforcer notre autonomie, mobiliser la commande publique pour valoriser le Made In France, accélérer les transitions agricoles et renforcer la résilience de nos exploitations pour s’adapter au monde dans lequel nous vivons. Des mécanismes de suramortissement ou de crédit d’impôt visant à réduire les coûts d’investissements nécessaires à l’atteinte de ces objectifs devront être pensés.
L’absence d’un plan de relance agricole français d’envergure mettrait à mal la compétitivité de la Ferme France face à des partenaires économiques qui, eux, en bénéficient déjà. En outre, il démontrerait une forme de désintérêt du Gouvernement pour une filière française d’excellence dont la préservation apparait aujourd’hui plus que jamais vitale.
Photo : Agriculture CC BY-NC-SA 2.0 par Albert Aschl