Les femmes et le Sénat, victimes des ambitions présidentielles des Républicains et de Bruno Retailleau

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Jeudi 04 février 2021

Un texte vidé de ses mesures les plus importantes

Hier soir, le Sénat a sombré, emporté par la partie la plus réactionnaire de la droite sénatoriale à l’occasion des débats sur la deuxième lecture autour du projet de loi sur la Bioéthique.

Les échanges et les votes en seconde lecture ont été l’occasion pour la droite de revenir sur toutes les avancées acquises en première lecture. Le texte adopté hier au Sénat l’aura été sans l’article 1er qui proposait l’ouverture de la PMA à toutes les femmes. Mesure phare du texte, l’accès PMA pour les femmes seules été supprimé et des verrous ont été posés pour rendre la PMA pour les couples de femmes inaccessible dans les faits notamment par la non prise en charge par la Sécurité Sociale. 

Ce recul est incompréhensible. Ce sont les femmes qui sont les premières victimes de cette journée des Dupes, de la radicalisation des Républicains, et des calculs électoraux de Bruno Retailleau dont le souhait d’être candidat à l’élection présidentielle fracture de plus en plus son camp. 

La prise en otage du Sénat par les Républicains

Ce naufrage s’est accompagné d’un comportement tout aussi inacceptable en ce qui concerne le respect des principes de la démocratie parlementaire. 

L’article premier a été rejeté, mais avec la promesse d’une seconde délibération demandée par le Président de la commission bioéthique, Alain Milon. Mais, tiraillés entre convictions personnelles et stratégies politiques, les Républicains n’ont pas été en mesure de se mettre d’accord et de dépasser leurs divisions. Et ils ont annoncés en séance, penauds, que la commission spéciale ne présenterait pas de nouvelle version de l’article premier, contrairement à l’engagement pris.

Le Sénat a été alors confronté à une prise en otage totalement inédite sous la Vème République. C’est la première fois qu’une demande de droit d’un Président de commission ou du Gouvernement n’est pas honorée et suivie des annonces attendues par l’ensemble des parlementaires. C’est la sincérité des débats qui a été mise à mal. Qui peut accepter de discuter d’un projet de loi sans savoir quel sort est fait à l’article premier de ce texte ?

Cette forfaiture est un coin enfoncé dans les principes démocratiques de notre République.

Le bilan de l’examen en deuxième lecture du texte sur la Bioéthique est un échec. Un échec pour les femmes, un échec pour la recherche, un échec pour le Sénat et un échec pour notre démocratie.

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