COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Vendredi 28 mai 2021
Au moment où le Parlement vient d’adopter définitivement le projet de loi relatif à la gestion de sortie de crise sanitaire, l’INSEE indique, dans un rapport publié hier, que près de 2 millions de Français sont frappés de grande pauvreté et disposent de moins de 930 euros par mois pour vivre.
Dans ce contexte terrible où des personnes sont acculées à choisir entre se soigner ou se nourrir, s’habiller ou payer leur loyer s’ajoute la fin de la trêve hivernale, lundi 31 mai prochain plaçant près de 30 000 locataires sous le risque de l’expulsion, soit deux fois plus qu’avant la crise sanitaire et économique, selon les estimations de la Fondation Abbé Pierre.
Dans le cadre de l’examen du projet de loi de sortie de crise sanitaire le groupe Socialiste Ecologiste et Républicain a proposé de prolonger de manière exceptionnelle la trêve hivernale pendant laquelle l’expulsion de locataires est impossible jusqu’au 31 mars 2022. Il a également proposé d’interdire les coupures d’électricité, de gaz et de chauffage jusqu’au terme de cette échéance.
Ces mesures ont été rejetées par le Sénat et n’ont pas été reprises dans la rédaction définitive de la loi.
Nous aurions aimé que la droite sénatoriale apporte tout son appui en votant ces mesures sociales d’urgence afin de peser davantage sur le Gouvernement et la majorité de l’Assemblée nationale.
Certes, le Parlement a donné au Gouvernement la possibilité de prolonger la trêve hivernale, mais Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du logement a indiqué publiquement qu’elle n’avait pas prévu de modifier le calendrier qui demeure inchangé à date, se contentant de signer une instruction visant à définir les étapes d’une transition progressive de l’état d’urgence vers « une reprise maîtrisée » de l’application de la procédure d’expulsion locative durant l’année 2021.
Comment ne pas voir que la précarité et la pauvreté augmentent en ce moment, particulièrement parmi les ménages déjà les plus sensibles et les familles les plus fragiles qu’il convient de sécuriser.
Le Gouvernement doit réagir et prendre les mesures de prolongation qui s’imposent. Il en a la faculté et le devoir.