COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Mardi 14 septembre 2021
Alors que se clôt le Beauvau de la sécurité, le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain du Sénat déplore un énième coup de communication sur un sujet pourtant au cœur des préoccupations des Français·es. Les rapports entre police et population et les conditions de travail des forces de l’ordre auraient notamment mérité une réflexion plus approfondie.
Annoncé comme une vaste concertation, le Beauvau de la sécurité s’est transformé en un rendez-vous en vase clos, rythmé par un ensemble de doléances corporatistes plutôt qu’un vrai débat de société. Au-delà des quelques améliorations en moyens matériels et humains, les annonces sont décevantes à l’issue de ces sept mois d’échanges.
En particulier, la question des rapports entre police et population est restée en suspens. La création d’une délégation parlementaire chargée du contrôle des forces de l’ordre est une fausse bonne idée. Le Parlement est indépendant et libre de créer des commissions d’enquête sans autorisation préalable du Gouvernement. Une délégation parlementaire ne saurait se substituer à une réforme en profondeur de l’IGPN et à la création d’un organisme indépendant, indispensable pour rétablir la confiance entre la police et la population.
Par ailleurs, au regard de la fonction essentielle que les forces de l’ordre occupent dans notre République, la question de leur place dans la société aurait mérité d’être abordée avec davantage d’éclairages provenant de la société civile. Simple exercice de gestion des ressources humaines, le Beauvau vient clôturer un quinquennat où les changements de ligne politique sur la sécurité et les nombreux changements de casting concernant le ministère de l’Intérieur laisseront une impression mitigée aux forces de l’ordre comme au reste des Français.
D’autres mesures auraient trouvé leur place dans un Beauvau de la sécurité digne de ce nom, en particulier :
- recruter massivement et augmenter à due proportion le budget de la police ;
- former et encadrer les forces de l’ordre ;
- réinvestir l’ensemble du territoire avec une police de présence et de proximité ;
- reconstituer une chaîne pénale avec une justice répondant sans délai.