Je suis intervenue hier 9 novembre 2021 au Sénat, dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2022. L’article 29 porte sur l’extension des revalorisations salariales issues du Ségur de la santé (été 2020) aux professions du secteur sanitaire et social.
Un secteur déstabilisé par des rémunérations qui varient pour des emplois similaires
J’ai profité de ces débats pour déplorer la profonde déstabilisation du secteur sanitaire et social, induite par la mise en oeuvre différenciée, au compte-gouttes, des revalorisations salariales, réservant ces hausses de salaire aux établissements financés par la Sécurité sociale, ce qui entraine de fortes tensions de ressources humaines.
Entre temps, lundi 8 novembre, le premier Ministre Jean Castex a annoncé que la revalorisation concernerait aussi les personnels employés dans des établissements du handicap financés par les conseils départementaux et serait intégralement compensée par la CNSA.
À ce stade, en dépit de ces annonces de dernière minute, de nombreux professionnels du champ médico-social restent exclus (en protection de l’enfance notamment).
À travail égal, salaire égal…
En raison des règles budgétaires, il n’a pas été possible de déposer des amendements proposant l’extension du Ségur (le complément de traitement indiciaire), ce que j’ai regretté. J’avais déposé un amendement 618 visant à « octroyer le bénéfice du complément de traitement indiciaire aux agents exerçant les fonctions d’aide-soignant, d’infirmiers, de cadre de santé de la filière infirmière et de la filière de rééducation, de masseur-kinésithérapeute, de pédicure-podologue, d’orthophoniste, d’orthoptiste, d’ergothérapeute, d’audioprothésiste, de psychomotricien, de sage-femme, d’auxiliaire de puériculture, de diététicien, d’aide médico-psychologique, d’auxiliaire de vie sociale ou d’accompagnant éducatif et social exerçant dans des établissements ne relevant par d’un financement total ou partiel de la sécurité sociale ». Cet amendement n’a pas pu être examiné, en raison de l’aggravation des dépenses publiques qu’il engendrait. Je tiens toutefois à témoigner de ma démarche, le voici :
Bonjour,
Les grands oubliés de la prime Ségur, se sont les aides soignants à domicile des CCAS . Pensez-vous que la loi va nous être favorable?
Il n’y a plus de revalorisation des agents alors que nous sommes sur le terrain 7jours/7, plus de motivation!
Merci pour votre réponse
Bonjour
Je suis secrétaire d’antenne en service d’investigation (MJIE) mission en protection de l’enfance à la demande des juges pour enfants.
Nous sommes en contact permanent avec les familles que ce soit physiquement ou téléphoniquement. Nous pouvons même garder, surveiller ou rassurer les enfants lorsque leurs parents sont reçus par les travailleurs sociaux ou par les psychologues. Nous pouvons nous faire insulter et même parfois bousculer ou agresser. Nous devons lire les rapports des 350 mineurs suivis chaque année.
Alors dire que les administratifs ne sont pas au contact des familles c’est vraiment inadmissible. J’ai si vous le souhaitez un document non exhaustif qui décrit différentes situations dans lesquelles nous pouvons nous retrouver et qui décrit très bien notre quotidien.
En espérant que même les administratifs pourront être entendus.
Nous ne sommes pas moins partie prenante que les professions que vous avez citées. D’autant plus que lorsqu’il y a eu la Covid c’est nous qui avons pris les appels des usagés sur nos téléphones personnels en télétravail et qui avons organisé toute la logistique pour que les services continuent de tourner. Nous avons été juste bons à nous faire vacciner là nous faisions bien partis de l’équipe mais pas pour le Ségur
En espérant que vous pourrez aider TOUS les oubliés du Ségur
Cordialement