Ce mercredi 28 septembre est la journée mondiale pour la défense du droit à l’avortement. La révocation de la jurisprudence Roe vs. Wade en juin dernier aux États-Unis a sonné l’alerte mondiale pour les droits des femmes à disposer de leur corps. La théorie du « retour de bâton » contre les avancées féministes n’a jamais été aussi bien illustrée. Plus près de nous, plusieurs pays membres de l’Union européenne opèrent des reculs graves sur le droit à l’IVG, restreignant les conditions d’accès ; la Pologne, la Hongrie… et demain l’Italie ?
En France, le maintien d’une double clause de conscience pour les médecins pratiquant une interruption de grossesse persiste à en faire un acte médical à part ; l’effectivité du droit à l’IVG, en dépit de l’allongement de 12 à 14 semaines de grossesse (soit jusqu’à 16 semaines d’aménorrhée) reste conditionné à la présence de personnel en tout lieu du territoire ainsi qu’à la bonne information des femmes en désir d’IVG.
J’ai récemment visité le centre de planification familiale et d’IVG Clotilde Vautier à Nantes, installé au sein de la clinique mutualiste Jules Verne. Je remercie les équipes rencontrées avec qui j’ai pu échanger sur le recours aux IVG chirurgicales ou médicamenteuses, sur les interventions éducatives adressées aux scolaires… Ses praticien·ne·s m’ont aussi signalé la fragilité de leurs structures, tributaires des vacations de gynécologues exerçant dans d’autres services hospitaliers.
Plus que jamais, le soutien au droit des femmes à accéder à une interruption volontaire de grossesse doit être proclamé. Pour un faire un pilier dans notre pays, les sénatrices et sénateurs membres des groupes écologiste, communiste et socialiste défendront mercredi 19 octobre prochain l’inscription de ce droit à l’IVG dans la Constitution. Nous serons nombreuses et nombreux, mobilisé·e·s pour y inscrire cet article :
« Art. 66-2. – Nul ne peut porter atteinte au droit à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception. La loi garantit à toute personne qui en fait la demande l’accès libre et effectif à ces droits. »
Le soutien d’une majorité de Françaises et de Français sera indispensable pour réaffirmer et protéger ce droit à l’IVG, face à la tentation d’un recul conservateur dans notre pays.


