Un an après Orpea, qu’est-ce qui doit changer ?

Le journal L’Humanité a consacré sa rubrique Débats du lundi 13 février à cette question : « Un an après Orpea, qu’est-ce qui doit changer ? ». Dans le quotidien, ma prise de position est accompagnée de la réponse apportée à la même question par M. Guillaume Gobet, membre de la fédération santé CGT et ex salarié d’Orpea. Vous trouverez ci-dessous la tribune que je signe.

Il faut instaurer une redevance sur les bénéfices des ehpad privés, contenir leur part dans chaque territoire et conforter l’offre d’établissements publics

La parution des Fossoyeurs a provoqué une onde de choc dans l’opinion publique. Contraints de regarder droit dans les yeux les conditions de prise en charge des personnes en perte d’autonomie, nous mesurons l’exigence de régulation, en particulier pour ce secteur lucratif.

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Interview : contrôler les dépenses d’autonomie pour éviter d’accroître des rentes

Le magazine spécialisé Géroscopie, destiné aux spécialistes de la gérontologie, m’a interrogé, dans le cadre des travaux que je mène actuellement au Sénat sur le contrôle des ehpad suite à l’affaire Opréa. Je reproduis ci-dessous cet entretien diffusé dans le numéro 138 du mois d’avril 2022.

Le Gouvernement a lancé en réaction à l’ouvrage de Victor Castanet un plan pour renforcer les contrôles dans tous les Ehpad de France. Qu’en pensez-vous ? Cette « action/réaction » n’est-elle pas un peu excessive ?

L’enquête de Victor Castanet a produit une onde de choc chez nos concitoyen·ne·s, saisi·e·s par l’émotion légitime que suscitent ces révélations. Bien des spécialistes de la perte d’autonomie, des familles et des soignant·e·s avaient déjà dénoncé des dysfonctionnements dans les établissements, mais cette mise à nu d’un système interpelle : des stratégies financières ayant pour unique but de maximiser le profit des actionnaires au détriment des conditions de vie des personnes âgées dépendantes et des conditions de travail des agents. Le gouvernement était sommé de réagir. L’annonce de contrôles systématiques de tous les EHPAD peut surprendre, dans la mesure où il n’est pas fait de distinction entre établissements, selon leurs statuts (publics, associatifs ou privés commerciaux) ou selon les alertes déjà remontées. Cette réaction vise surtout à masquer l’inaction de l’exécutif, qui n’a rien entrepris pour donner consistance à la cinquième branche de sécurité sociale.

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Prévention de l’obésité : Michelle Meunier rapporteure d’une mission du Sénat sur cette pathologie mal reconnue

Ce vendredi 4 mars, c’est la journée mondiale de lutte contre l’obésité.

Une journée c’est en général, comme pour de nombreuses causes d’envergure, bien trop peu pour évoquersensibiliser, aider à changer de regard et les mentalités sur cette pathologie dont les facteurs peuvent être multiples et les répercutions importantes pour les personnes sujettes. 

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Oublié·e·s du Ségur de la santé : où en est-on ?

Manif Ségur pour tous le 17/11/2021 à Nantes

« Ne pas soutenir le soin, c’est ruiner la solidarité qui fonde l’état de droit. »

Cynthia Fleury, philosophe

Mercredi 5 janvier dernier, les sénatrices et sénateurs socialistes ont inscrit à l’ordre du jour du Sénat un débat consacré aux oublié·e·s du Ségur de la santé.

Comme je l’ai rappelé en conclusion de ce débat, « l’urgence de la situation sanitaire ne pouvait pas laisser à l’arrière-plan la question des conditions de travail, de carrière et de rémunération dans l’ensemble du secteur élargi des soins. »

Depuis l’été 2020, des séries de mesures successives ont été prises par le gouvernement pour revaloriser l’exercice des métiers de la santé et du soin, dans une contexte de tensions hospitalière exacerbé par la crise sanitaire. Une première revalorisation de 183 euros mensuels avait négligé nombre de métiers de « première ligne » pourtant essentiels au quotidien dans les établissements médicaux et médico-sociaux.

Lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale j’avais d’ailleurs rappelé les profondes déstabilisations engendrées par ces revalorisations partielles. Une concertation, la mission Laforcade, a été lancée au printemps 2021 pour améliorer l’attractivité du secteur. Elle devait déboucher sur une conférence nationale fin 2021, puis en cette mi-janvier… à nouveau repoussée.

J’ai profité de ce débat pour rappeler que subsistent toujours de nombreux oublié·e·s du Ségur :

« Animatrices et animateurs de la territoriale dans les résidences autonomie…
dans les hôpitaux, ambulanciers et équipiers des Samu, auparavant alignés sur les aides-soignants, n’ont pas été reconnus comme étant au contact des patients. La liste n’est pas exhaustive. »

Cette conclusion du débat m’a permis d’évoquer deux aspects essentiels pour l’attractivité et la reconnaissance des métiers du secteur sanitaire et social :

  • la nécessité de mettre un terme à l’embauche de personnel « faisant fonction » : des personnes embauchées sur des postes supérieurs à leur qualification (parfois un dixième des effectifs dans les fonctions d’aide-soignantes) : ce nivellement par les bas des métiers du soin est la négation même des spécificités de ces métiers et freine toute perspective professionnelle.
  • la mise en place de temps de réflexion sur leur pratiques professionnelles, piste à creuser pour renforcer l’attrait pour les métiers du soin et de l’accompagnement médico-social
« la désaffection des métiers du prendre soin n’est pas inéluctable, des pistes sont proposées, elles méritent autant d’attention que ces professionnel·le·s en accordent chaque jour à nos proches. »

Photo : Manifestation « Ségur pour tous » le 17/11/2021 à Nantes

L’école Joséphine Baker de Nantes au Sénat et au Panthéon

Mardi 30 novembre 2021, les élèves de la classe de CM de l’école Joséphine Baker de Nantes ont eu le privilège d’assister à la panthéonisation de Joséphine Baker.

En parallèle de ce déplacement parisien, j’ai eu la chance de leur faire visiter le palais du Luxembourg, qui héberge le Sénat, situé à proximité du Panthéon.

Mon collègue Jean-Pierre Sueur, sénateur socialiste et questeur du Sénat, a assuré avec brio à mes côtés la fonction de guide pour une visite qui a captivé les jeunes élèves.

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Bilan de la session 2020 – 2021 du groupe socialiste au Sénat

Le groupe socialiste, écologiste et républicain (SER) au Sénat, vient de présenter le bilan de la session parlementaire qui s’est tenue entre septembre 2020 et septembre 2021. Cette session a consacré de nombreuses séances à l’examen de plusieurs lois de gestion de la crise sanitaire du Covid19. Dès 2020, nous avons proposé un fonds d’indemnisation pour les victimes du Covid.

Du point de vue des affaires sociales, l’année a été marquée – entre autres – par les propositions de loi socialistes visant à établir le droit à mourir dans la dignité, pour des droits nouveaux dès 18 ans, ou pour lutter contre l’indépendance fictive des travailleurs numériques. Ces propositions ont été rejetées par la majorité de droite sénatoriale.

Le groupe SER se félicite de l’adoption à l’unanimité au Sénat de sa proposition de loi contre la pollution plastique.

Pour consulter l’ensemble du bilan de la session, je vous invite à feuilleter le document ci-dessous :

Pour un #MeTooPolitique

Je suis signataire de la tribune parue ce lundi 15 novembre dans Le Monde, sous le titre Il faut « écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes » de la vie politique., que je reproduis ci-dessous et disponible sur le site www.metoopolitique.fr

Les agresseurs sexuels n’ont pas leur place aux élections de 2022

Nous, femmes travaillant dans le milieu politique, élues, collaboratrices, fonctionnaires, responsables associatives, militantes, qui côtoyons régulièrement les hommes politiques, mais avant tout citoyennes, appelons le monde politique à une réponse d’ampleur aux violences sexuelles et sexistes commises par nos représentants.

Au sein du Parlement, des mairies, des conseils départementaux et régionaux, des hommes mis en cause, parfois condamnés, pour viol, pour agression sexuelle, pour atteinte sexuelle sur mineur·e, pour violences conjugales sont élus, malgré les discours affichés sur la lutte contre les violences faites aux femmes, malgré nos alertes répétées. Qu’est devenue la grande cause du quinquennat ?

En avril 2022, nous choisirons le ou la présidente de la République. Trois candidats ou potentiellement candidats à l’Élysée sont déjà cités dans de nombreux témoignages d’agressions sexuelles. Cela ne les empêche pas, loin de là, de considérer qu’ils sont dignes d’occuper la magistrature suprême. C’est dire à quel point la condition des femmes et des victimes leur est indifférente. En juin 2022, nous élirons  les membres de l’Assemblée nationale.  Aujourd’hui, parmi les 577  député·e·s, certains  sont auteurs de violences sexistes et sexuelles. 

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Pour un Agenda rural européen

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Jeudi 4 novembre 2021

Le Sénat a adopté à l’unanimité une proposition de résolution initiée par le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain (SER), demandant la mise en place d’un Agenda rural européen.

Alors que la ruralité représente 80 % du territoire et 30 % de la population en France, elle est trop souvent l’oubliée des politiques publiques. Accès aux soins, à la mobilité, aux études supérieures, au numérique ou encore à la culture : dans tous les domaines, les fractures territoriales et les inégalités entre citoyens sont toujours plus marquées.

Pour répondre aux besoins concrets de nos concitoyens ruraux, il est temps d’engager une véritable politique en faveur des territoires ruraux, en France et en Europe. Une politique de long terme en faveur de leur développement socio-économique, du bien-être social, de la protection de la nature et la préservation de la qualité de vie.

Avec l’adoption de cette résolution, le Sénat, Chambre des territoires, porte l’ambition de voir porter par la Présidence française du Conseil de l’Union européenne un véritable Agenda rural européen. Notre pays, qui dispose du plus vaste espace rural d’Europe, a toute la légitimité à agir durant cette Présidence.

En dépit des difficultés qu’ils éprouvent, nos territoires présentent tous les atouts pour devenir des lieux de la relance et de reconquête des souverainetés perdues pour la France dans de nombreux secteurs que la crise sanitaire a révélées.

Vigilance sanitaire : le Parlement n’a pas voix au chapitre

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Vendredi 29 octobre 2021

Le Sénat vient d’examiner le 11e texte relatif à la crise sanitaire. Si les sénatrices et sénateurs du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain (SER) ont obtenu des points d’amélioration, ils déplorent que le Gouvernement se croie autorisé, au nom de la nécessaire lutte contre l’épidémie de Covid-19, à piétiner les droits du Parlement.

Le Gouvernement entendait se voir doter de pouvoirs exceptionnels jusqu’au 31 juillet 2022, sans que le Parlement ne puisse se réunir et débattre de l’opportunité de ses décisions. Il s’agissait là d’un non-sens démocratique, alors même que la période de réserve qui débutera fin février n’empêchera pas les parlementaires de siéger en séance. Il est inacceptable de dessaisir le Parlement sur ce sujet majeur. A l’issue du débat au Sénat, cette date est avancée au 28 février.

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